" Pensées pour le peuple d' Haïti "
L' heure n'est pas au bilan des siècles passés,
Pas plus à l'heure de jolies poésies.
Quand le monde se défait ainsi
– car Haïti est aussi le monde.
A chaque arpent du temps
Dansent et saccadent les horloges,
Qui conjurent ainsi les festins de la mort.
Toi grande ère des étoiles,
toi raison et droit des hommes flagellés,
toi qui prêtas jadis le glaive épais de la fierté humaine,
nous te rendons l'espoir
et toutes ces petites lampes qui balisèrent nos nuits.
Pour que naissent dans tes yeux les astres de la plénitude.
Et sur la vaste étendue de tes plaies inouïes,
Vienne la vague haute du recommencement du tout !
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Comment dire,
tout ce désarroi,
ce qui n' a plus de sens
parfois dans la vie...
Voir ainsi annoncer
toujours et encore le pire
mais surtout de s' en habituer ...
Que fait-on face à un tel dénuement,
tant de désarroi,
lorsque l' on ne propose pas plus
qu' un regard ...
Chaque fois avec moins d' espoir,
comme si certaines vies ne se résumaient plus
qu' à de simples manchettes ...